La rencontre annuelle d'ICSA (International Council of Securities Associations), qui réunit les associations du monde entier opérant dans le domaine des marchés financiers, s’est tenue cette année à Francfort sous l’égide de Bwf, représentant les brokers allemands. L'AMAFI était représentée par Stéphanie Hubert, Directrice générale, dont le mandat au Board d’ICSA a été renouvelé à cette occasion, et par Arnaud Eard, Directeur des affaires européennes et internationales.
Cette édition s’est déroulée dans un contexte marqué par les prochaines élections générales au sein de l'Union européenne, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l’Inde, élections à fort enjeu politique et économique. Se dégage ainsi des échanges menés un contraste sensible entre une Europe consciente du besoin imminent de relancer sa compétitivité et de mener des réformes structurelles, et des États-Unis bénéficiant d’indicateurs économiques robustes mais soumis à une incertitude politique forte et une République indienne résolument tournée vers la croissance et la poursuite du relèvement de son rang dans l’économie mondiale.
Les participants ont également pu échanger sur leurs priorités respectives et sur le passage du règlement-livraison à J+1 dans plusieurs juridictions. Stéphanie Hubert est ainsi intervenue dans un panel consacré à ce sujet, où elle a notamment souligné la nécessité pour l’UE de s’interroger sur les coûts-bénéfices de cette évolution. Bien que pouvant sembler inéluctable, celle-ci ne devrait en effet être envisagée qu’après une analyse approfondie de ses impacts en termes de compétitivité, d’attractivité et de liquidité des marchés européens, dont la structure diffère très sensiblement de celle des autres juridictions.
La conférence, cette année davantage tournée vers les enjeux européens du fait de sa tenue à Francfort, siège de la BCE, de l’EIOPA et dorénavant de la nouvelle autorité de supervision européenne pour la LCB-FT (l’AMLA), a été marquée par l’intervention du Ministre allemand des finances, Christian Lindner. Celui-ci a souligné que, pour améliorer les conditions de financement des entreprises, dont la compétitivité décline, une approche européenne était nécessaire, les mesures nationales ne suffisant pas. Il a ainsi évoqué à plusieurs reprises les propositions franco-allemandes, notamment concernant la réforme du marché européen de la titrisation et la supervision. Sur ce dernier point, il s’est montré cependant favorable à une convergence des pratiques plutôt qu’à une extension des pouvoirs de l’ESMA. Le Ministre a également appelé à réduire le poids de la bureaucratie sur les entreprises.
Enfin, la Commission européenne, par la voix de Paulina Dejmek-Hack, Directrice Affaires générales à la DG FISMA, a dressé quelques pistes pour le futur agenda européen, portant sur la titrisation, la supervision, les fonds de pension, la simplification des règles et la finance durable.