Le dernier Forum Eurofi (11-13 septembre) s’est tenu à un moment charnière pour l’Union européenne qui est en plein renouvellement institutionnel, et alors que venait d’être publié le rapport de Mario Draghi sur la compétitivité européenne, (v. Edito) dont chacun évoquait les impacts possibles sur la feuille de route de la nouvelle Commission.
Dans ce contexte, l’AMAFI a plus particulièrement porté ses propositions (AMAFI / 23-88) relatives à l’Union des marchés de capitaux (ou Union de l’épargne et des investissements selon le rapport Letta), et a sensibilisé ses interlocuteurs sur les enjeux du passage annoncé à T+1.
Stéphane Giordano, Président de l’AMAFI, Arnaud Eard, Directeur des affaires européennes et internationales, et plusieurs membres de la Commission Action Européenne, ont ainsi rencontré des interlocuteurs institutionnels, notamment Stéphanie Yon-Courtin, membre de la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, Martin Merlin, Directeur marchés financiers à la DG FISMA, ainsi que les représentants des ministères des finances de dix États membres.
S’agissant de l’Union de l’épargne et des investissements, les propositions de l’AMAFI (AMAFI / 24-56) ont globalement été bien accueillies, en particulier celles visant au développement des marchés locaux moins matures. Un consensus semble également s’être formé sur la relance du marché européen de la titrisation, ainsi que sur la mobilisation de l’épargne des ménages pour financer l’économie européenne par des incitations fiscales et la création d’un label européen. En revanche, la réforme de la gouvernance de l’ESMA et la possibilité de tendre vers davantage de supervision centralisée pour les acteurs ayant des activités transfrontières, ne font pas l’unanimité. Ainsi, apparaît concrètement l’enjeu d’une volonté politique réelle de réaliser les réformes structurelles nécessaires à des marchés de capitaux profonds et compétitifs (v. Edito de l’Info 166).
Quant au raccourcissement du cycle de règlement-livraison (AMAFI / 24-57), il est dorénavant acquis que l’Europe emboîtera le pas des Etats-Unis, passés récemment à T+1, tout comme plusieurs autres pays. Les interlocuteurs de l’AMAFI ont semblé sensibles à l’argumentaire de l’Association soulignant la nécessité de définir d’abord les chantiers à mettre en œuvre pour assurer le succès de cette évolution avant de pouvoir en fixer la date. À cet égard, prendre en compte les spécificités des marchés européens, en termes d’infrastructures et de liquidité, est primordial pour en préserver l’efficacité et la compétitivité. C’est en pleine conscience de ces enjeux que l’indispensable coordination avec les autorités britanniques et suisses doit ainsi être organisée.